j'ai rêvé l'envol du pendule
Au dessus de ma tête vit le pendule. Parfois tremblant, souvent gisant. Un objet qui se complet dans ses facettes et regarde le vide. C'est une jolie bulle qui l'anime, une bulle de verre, une bulle de verre vissée en son centre. Vulnérable et docile il ne dépend que des mouvements du monde au dessous et tout autour de ses bras de verre, de ses noeuds de fer.
Je le regarde.
Au dessus de ma tête gît le pendule qui vit sa vie de verre. Parfois branlant, souvent aimant. Attiré vers les souffles qui lui disent qu'il n'est pas si libre, pas si libre que le vent. Je regarde le pendule et je ne l'envie pas. Je me dis qu'au dessus du vide, serré au plafond, il doit se sentir seul. Le vertige cloué au centre de son ventre de verre, il voudrait frémir pour pouvoir tomber.
J'ai regardé le pendule. J'ai tourné les yeux. J'ai eu peur. J'ai eu peur de sa vie de verre endormie et immobile. J'ai tourné les yeux puis les ai fermés tout à fait. J'ai rêvé de verre cassé et j'ai collé à l'infini d'autres bras. A mon réveil le pendule était libre, et seul au plafond demeurait le sourire à 36 facettes de celui qui s'était... envolé!