La patience

Adolescente je peignais à l'huile.

Je n'avais pas d'argent, alors je n'avais pas beaucoup de couleurs.

Et puis, même ma grande patience ne m'aurait pas permis de résister à la dure réalité (avec ou sans médium) des lois du séchage... celui tant attendu et à sa lenteur... souveraine. Aujourd'hui, j'attends encore mais je suis passée à l'acrylique il y a 17 ans pourtant, je cherche toujours  à faire vibrer la couleur, à en "poncer" les limites... à les voir se fondre. Les premières couches sont onctueuses et assez sèches, les troisièmes et quatrièmes... sont diluées, comme noyées... alors ma patience s'exerce encore mais pour mon bon plaisir cette fois.

Je quitte la toile le soir et  la retrouve le matin, elle devient un mystère joyeux, un ensemble de contractions, de  "flaques", qui permettent les mélanges, des liaisons, des échanges, des relations dansantes, souples et subtiles...

L'eau qui sèche se contracte et c'est l'effet que j'attends.

Ce que je cherche  sur mon support, je le cherche partout, en attendant.