pour une belle dame croisée ce matin, et pour les autres...

Biographie de Zao Wou-Ki

Né à Pékin dans une famille de grands lettrés, Zao Wou-Ki étudie la calligraphie, puis la peinture chinoise et occidentale à l'École des Beaux-Arts de Hangzhou de 1935 à 1941 où il deviendra par la suite professeur. En 1948, il décide de s’installer à Paris, et s'installe à Montparnasse, où il suit les cours d'Othon Friesz à l’académie de la Grande-Chaumière. Il rencontre alors Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages, Hans Hartung, Alberto Giacometti, Maria Helena Vieira da Silva. En 1950, la découverte de l’œuvre de Paul Klee à Berne fait prendre à Zao Wou-Ki un tournant radical vers une abstraction atmosphérique, peu à peu dégagée de toute référence tangible du réel. Ses toiles, qui souvent portent uniquement la date de leur achèvement, sont généralement de grandes dimensions, et se composent de couleurs brossées avec lyrisme par le peintre, formant des visions cosmiques. Le peintre est alors un des représentants les plus importants de l’abstraction lyrique en France, et trouve son originalité dans la conciliation d’une des formes les plus avant-gardistes de l’art européen et de la peinture chinoise traditionnelle. Sa rencontre avec Henri Michaux le pousse à renouer avec la technique de l'encre de Chine, et à développer des thèmes abstraits influencés par la peinture chinoise traditionnelle. Zao Wou-Ki a également une intense activité d’illustrateur, et a notamment livré des gravures et lithographies pour des ouvrages d'Henri Michaux, René Char, André Malraux, Léopold Sédar Senghor ou Yves Bonnefoy. En 1964, Zao Wou-Ki est naturalisé français grâce à Malraux. Il est membre depuis 2002 de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France.

A la galerie Raymond Dreyfus, Paris 3ème, 3, rue des Beaux arts en permanence exposées peintures, lithographies, gravures et aquatintes, encres sur papier, aquarelle... du peintre.

"Peindre, peindre, toujours peindre, encore peindre, le léger et le dense, le vivant et le souffle."

"Une toile se révèle parfois bien longtemps après sa création. C'est une oeuvre de patience et d'amour, à l'opposé de tout ce que l'on croit avoir appris."

"En peinture, déclare-t-il à Agnès Varda, il faut reprendre tout le temps sa toile. On parle souvent d'inspiration, mais celle-ci ne vient jamais toute seule, comme par enchantement,. C'est en travaillant que l'inspiration peut surgir."

Cet artiste respire l'air de la nature; sans doute est-il un obstiné contemplateur. Tout dans son oeuvre évoque la force primordiale des éléments. Il recrée l'essence du monde en restituant des équivalences de sensation. Il ne décrit pas, car la nature est plus large que l'horizon que son regard peut embrasser. Il joue une partition de sons visuels, dont le véhicule est l'agencement des formes et des couleurs, mues dans un rythme envoûtant, surgies de signes et de recouvrements successifs qui sont autant de vagues. L'oeuvre de Zao Wou Ki s'apparente à l'élément eau. Miroir et reflet de la nature.